Zones frontières : entre indignation et Espérance

« Dans la Bible, l’accueil de l’étranger est une exigence éthique qui vérifie notre conversion à la fraternité humaine. »

Mgr Georges Pontier

 

L’an dernier le message du pape François pour la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés nous invitait à « aller vers un nous toujours plus grand » et cette année, il s'agit de   « construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés ». Paroles fortes, paroles d’Espérance, qui font écho à la vision prophétique d’Isaïe, dans laquelle les étrangers n’apparaissent pas comme des envahisseurs ni des destructeurs, mais comme des ouvriers volontaires qui reconstruisent les murs de la Nouvelle Jérusalem.

 

Approche du phénomène migratoire qui est à l’opposé de la politique migratoire actuelle, à l’opposé de ce « tout sécuritaire » qui a provoqué un drame le 25 juin dernier :  au moins 23 personnes sont mortes dans un affrontement avec les policiers lors d’une tentative de passage en force dans l’enclave espagnole de Mellila au nord du Maroc.

 

« L’externalisation des frontières ne suffira pas à mettre fin aux problèmes et aux causes qui provoquent la mobilité de millions de migrants. Notre attitude doit être réglée par la loi suprême de l’amour fraternel » a réagi la délégation aux migrations du diocèse de Malaga. Les différentes instances ecclésiales espagnoles dénoncent ce que le pape François appelle la culture du rejet de l’autre « Le Maroc et l’Espagne ont choisi d’éliminer la dignité humaine à nos frontières. » Pour la Conférence des religieux espagnols (Confer) « la vie humaine semble avoir si peu de valeur dans certaines circonstances ». En effet, le tout sécuritaire qui régit l’actuelle politique migratoire de l’Europe transforme les zones frontières de nos pays en zones de non droit où la violence contre des êtres humains s’exerce quotidiennement au mépris des traités internationaux. La sous -commission pour les migrations de la Conférence des évêques espagnols (CEE) rappelle que « ce ne sont pas des envahisseurs mais des êtres humains qui cherchent à rejoindre l’Europe, fuyant guerres, famines, sécheresses. »

 

De la frontière entre le Maroc et l’Espagne, à la frontière franco-anglaise, en passant par la frontière franco espagnole ou franco -italienne, les migrants sont criminalisés et leurs droits systématiquement bafoués.

 

Du 28 au 30 mars 2022, un séjour à Calais a été organisé par le CCFD -terre solidaire pour les membres de la commission thématique migrations internationales. Claudine Lanoë, déléguée diocésaine à la Pastorale des migrants, élue pour la région des Hauts de France en faisait partie, ainsi que Marcela Villalobos Cid, pour le service Mission et Migrations, un des mouvements et services de de la collégialité du CCFD - terre solidaire. 

 

Voici le témoignage de Marcela : il est le reflet d’une double réalité : face à la violence de l’Etat qui contribue à créer un environnement hostile aux exilés et à leurs soutiens, les associations agissent en réseau : aidants et aidés tissent la trame d’une autre politique, celle de l’accueil inconditionnel de l’étranger .

https://missionetmigrations.catholique.fr/articles/307849-immersion-a-calais-avec-le-ccfd-terre-solidaire/

 

 

Article publié par Pastorale des migrants • Publié le Jeudi 30 juin 2022 - 18h40 • 1050 visites

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