Dans son discours au Palais du Pharo à Marseille, le 23 septembre 2023, le pape François a parlé en ces termes de la mer Méditerranée, la « mare nostrum » des Anciens : « C’est un espace de rencontres, entre les religions abrahamiques, entre les pensées grecque, latine et arabe, entre la science, la philosophie et le droit, et entre bien d’autres réalités. Elle a diffusé dans le monde la haute valeur de l’être humain, doté de liberté, ouvert à la vérité et en mal de salut, qui voit le monde comme une merveille et un jardin à habiter, sous le signe d’un Dieu qui fait alliance avec les hommes. » Il y rappelait que « la Galilée des nations […] fut le lieu de la proclamation universelle des Béatitudes au nom d’un Dieu Père de tous. […] C’était aussi une invitation à élargir les frontières du cœur, en dépassant les barrières ethniques et culturelles. » Pour lui la Méditerranée répond à « la division des conflits » par « la convivialité des différences ».
Il y réaffirmait aussi « l’option préférentielle pour les pauvres » de l’Eglise, comme source de la Paix : « Par où commencer pour enraciner la paix ? Sur les rives de la mer de Galilée, Jésus commença par donner l’espérance aux pauvres, en les proclamant bienheureux : il écouta leurs besoins, il soigna leurs blessures. Il leur annonça avant tout la bonne nouvelle du Royaume ; c’est de là qu’il faut repartir, du cri si souvent silencieux des derniers et non des premiers de la classe qui élèvent la voix même s’ils sont bien lotis. Repartons, Eglise et communauté civile, de l’écoute des pauvres qui sont « à embrasser et non à compter » car ils sont des visages et non des numéros. Le changement de rythme de nos communautés consiste à les traiter comme des frères dont nous devons connaître l’histoire, non comme des problèmes gênants, en les expulsant, en les renvoyant chez eux ; il consiste à les accueillir, et non à les cacher ; à les intégrer et non à s’en débarrasser ; à leur donner de la dignité. »
Comme le pape François depuis Marseille en septembre, nos évêques, dans une déclaration sur le Projet de loi asile immigration (qui était débattu au Sénat et le sera à l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre) publiée depuis Lourdes le 8 novembre, nous invitent à ne pas penser l’immigration exclusivement en termes de sécurité mais à réfléchir à une vraie politique de l’accueil.